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Histoire

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Histoire

Naissance de Valigny au temps de Carolingiens

Histoire de Valigny - 1ère période

L’origine du nom de notre commune (1) serait directement liée à la proximité de la forêt : Vallis ligny, ou vallée boisée, à cause des bois omniprésents, extensions de la forêt de Tronçais toute proche. D’autres auteurs (2) pensent qu’il pourrait venir de Valinus, nom d’un propriétaire gallo-romain auquel un fief local fut attribué (valini-acum, territoire de Valinus) ….

Quoi qu’il en soit, l’existence ancienne de Valigny est avérée et peut s’expliquer par le passage sur son territoire de voies antiques le long du ruisseau Auron, reliant Bourges à Lyon par Dun-sur-Auron (3). Ainsi, l’histoire commence à évoquer la paroisse de Valigny en l’an 887, dans un ancien diplôme de Charles le Gros, souverain carolingien (4). A cette époque, Valigny, ainsi qu’Urçay notamment, dépendent du chapitre de Saint-Cyr de Nevers. Plus tard on trouve ces paroisses faisant partie de l’archiprêtré de Dun-le-Roi. A cette époque, Valigny est déjà un prieuré plus tourné vers le Berry que le Bourbonnais et probablement fondé à la même époque que celui proche d’Isle-et-Bardais (5). 

Deux siècles plus tard, en 1181, le prieuré transformé en monastère bénédictin, obtint avec le bourg une charte de coutume. Celle-ci associait Philippe-Auguste, roi de France de 1180 à 1223, aux moines de La Charité quant aux droits et revenus sur la ville de Valigny, en contrepartie de la protection royale (6). C’est à cette époque que la commune prit le nom de Valigny-le-Monial qu’elle n’a jamais officiellement perdu et qu’il serait donc légitime de reprendre ! Cette dénomination est par exemple mentionnée dans la « Générale description du Bourbonnais » de Nicolas de Nicolay publié en 1567 (7) et sur la carte du XVIIIe siècle de Cassini.

L’église Notre Dame de Valigny

Histoire de Valigny - 2ème période

Un édifice religieux fut construit à Valigny dès l’établissement d’un prieuré. Il est donc probable que l’édifice roman actuel, construit du XIe au XIIIe siècle, le fut sur la base d’édifices plus anciens. D’abord dédiée à l’activité monastique, l’église devint du fait du regroupement progressif d’habitations, l’église de la paroisse ainsi formée. Cela n’empêcha pas les moines de cette époque de bâtir autour de l’église d’importants bâtiments conventuels, probablement fortifiés et dont un essai de reconstitution dans son état au XVe siècle (6) a été largement reproduit ces dernières années dans des publications locales. Seule une petite partie est encore visible de nos jours sur le flanc sud de l’église jusqu’à la tour …décoiffée mais toujours solide. Celle-ci abritait des oubliettes et se raccordait à des souterrains !  Le clocher actuel date du XVe siècle et sa situation sur la reconstitution n’est pas correcte comme l’explique le Foyer Rural dans une pertinente analyse (8) !

Cette église a traversé les siècles sans encombre majeur, grâce aux soins attentifs des moines, du clergé séculier et des paroissiens puis, depuis 1905, des municipalités successives, qui ont toujours respecté et protégé ce patrimoine légué par l’histoire. Ainsi, actuellement, les visiteurs peuvent admirer le porche, le chœur, l’abside et le transept romans très bien conservés (9), ainsi que quatre statues classées dont deux particulièrement remarquables en cours de restauration à l’initiative de la commune et représentant la Vierge Marie et l’ange Gabriel à l’Annonciation, en bois polychrome du XVIIe siècle (10&11). Quant aux cloches dont l’histoire mouvementée est l’objet d’une intéressante petite plaquette de l’Abbé Desnoix, curé de Valigny-le-Monial à la fin du XIXe siècle (12), elles sont actuellement au nombre de trois et furent installées en septembre 1891. Les parrains et marraines en furent : François Maugars, ancien Maire de Valigny, Fernand Renaudin, Leopold Septier, Mme de Chomel, Mathilde Maugars et Marie Giraud. Elles rythment toujours la journée du bourg à la satisfaction de tous.

Notre Dame de Valigny est aujourd’hui l’un des 21 clochers de la Paroisse St Mayeul de Tronçais et accueille régulièrement des offices.

Du Moyen Age à l’ère industrielle

Histoire de Valigny - 3ème période

Même si les moines quittèrent Valigny au XVIIe siècle, l’existence du prieuré puis du monastère contribuèrent à donner une certaine importance à Valigny, bourg rural, vivant économiquement en autarcie, mais relié au Berry et au Bourbonnais par sa dimension cléricale. Importance toute relative, car 30 « feux » y sont signalés au début du XVIe siècle (13) ce qui correspondait au mieux à quelques centaines d’habitants, mais importance tout de même dans une France où la population n’était que de 20 millions d’habitants. On ne sait pas très bien (l’INSEE n’existait pas encore !) si ces « feux » comprenaient également les « loges de bûcherons », habitats plus ou moins illégaux, construits de végétaux et dans lesquelles vivaient des gens forts modestes, exerçant ou pas un métier. Ces loges étaient établies en forêt et dans les bruyères de Cacherats, du Colombier et de Valigny. Dans un rapport de gendarmerie de 1806, il est fait mention de 60 loges pour un total de 211 habitants (14) !

A la révolution, le monastère redevenu prieuré est vendu et la paroisse devient commune, à l’intérieur d’un district, puis d’un canton, celui de Cérilly et d’un département, l’Allier au tout début du XIXe.

A cette époque, il n’y avait pas l’eau courante au village et les lavandières se retrouvaient régulièrement au lavoir de la rue du lavoir (il y en avait d’autres en campagne) depuis…toujours ! Georgette Chauvet se rappelle encore de l’une d’entre elles, la « mère Bellot », grand-mère de feue Germaine Jacquet, dont il ne fallait surtout pas prendre sa place qui était attitrée ! Ce lavoir ne fut couvert que vers les années 1935.

Dans la mouvance du développement industriel du XIXe, la population de Valigny décolle et va passer de 500 habitants vers 1800 à 1100 habitants à la fin du siècle. C’est le siècle d’or du développement des communes rurales, car à côté de l’activité agricole traditionnelle, des métiers de tous types, exercés localement, couvraient les besoins de plus en plus larges des populations locales. A Valigny (15) on trouvait des porcelainiers, tuiliers, mécaniciens, charrons, garagiste, maréchaux-ferrants, meuniers, marchand de bestiaux, marchand de bois, menuisiers, modiste, couturiers, tailleurs, sabotiers, coiffeurs, de nombreux commerces (aubergistes, boulangers, cafetiers, épiciers, chapelier) et la grande famille des carriers, tailleurs de pierres et chaufourniers. Il y eut même un notaire, mais c’était avant, du XVIe au XVIIIe siècle (16). Quant à la poste, c’est en 1881 que le ministre des postes et des télégraphes décida sa création à Valigny (17). Sa carrière dura plus d’un siècle, jusqu’en 2006, quand la commune dut accepter de la transformer en Agence Postale Communale, donc en service municipal, pour maintenir une prestation convenable à ses utilisateurs (18).

Les trois implantations industrielles propres à Valigny sont donc la fabrique de porcelaine, les tuileries et les carrières.

  • Vers 1860 il existait une fabrique de porcelaine à Valigny (3&19), installée dans l’ancienne boulangerie, dont l’activité ne dura guère, mais qui employaient tout de même 24 porcelainiers en 1861 et encore 15 en 1866. Elle se situait à l’emplacement de l’ancienne boulangerie.
  • Des tuileries, il y en eut deux. L’une se situait au nord de Valigny au lieu-dit « La Tuilerie » sur la route de l’Etang en dessous du Plaid. La terre y est rouge en certains endroits et on trouve encore ici où là des briques avec l’inscription : « Tuilerie du Plaid, commune de Valigny, Allier ». L’autre plus importante, la tuilerie Doucet, s’était établie au sud du village sur la route de Couleuvre et des tuiles à sa marque se trouvent encore également à Valigny.
  • Les Carrières à chaux du Plaid ou Plaix comme cela s’écrivait à l’époque, étaient exploitées sans droit particulier depuis longtemps pour fabriquer bacs, mortiers et « bassies » vendus dans toute la région (3&20). Mais c’est en 1816 que la commune qui en était propriétaire, décida de les exploiter industriellement (21) par l’intermédiaire de fermages mis en adjudication. La famille Gominet cessa son exploitation en 1954, Emile Foultier en 1966. Le dernier adjudicataire, B. Villers, demanda la résiliation de son bail en 1971. Durant ce siècle et demi, les carrières employèrent jusqu’à une quinzaine de personnes en tant que carriers, tailleurs de pierres et chaufourniers sans compter les voituriers et charretiers qui se chargeaient du transport (22). Ces métiers étaient très durs physiquement et leur pénibilité dans l’échelle évoquée récemment par les partenaires sociaux aurait sans doute été à son sommet ! Ils consistaient essentiellement à produire de la pierre pour la construction et de la chaux pour l’agriculture. Un seul des trois (ou 4 ?) fours à chaux alors en exploitation est toujours visible et en bon état au 2, Chemin du Four à Chaux. On peut même le visiter en prenant rendez-vous avec les propriétaires.

C’est à cette époque, au milieu du XIXe siècle que le (ou les étangs) de Montmarché, (ou de Maléchère (3) ou de Larguillat) préexistant au nord de la commune de Valigny en bordure du département du Cher, fut agrandi pour participer à l’alimentation en eau du canal de Berry en même temps que fut créé l’étang de Pirot à Isle-et-Bardais dans le même but. Ces vastes chantiers durent fournir, on l’imagine, du travail à nombre de valignois. C’était en tous cas la naissance de l’étang de Goule dont la superficie (110 hectares) en fait le plus grand étang de la région. Il était à l’époque relié à son voisin de Pirot par un canal (« la rigole ») qui a perdu cette fonction et dont la partie valignoise est devenue récemment propriété de la commune. Aujourd’hui, à son rôle de régulation du cours de l’Auron, s’est ajouté, depuis son achat par le département du Cher il y a une cinquantaine d’années, son statut de plan d’eau de loisir pour la pêche, la voile et la natation.

Valigny du XXe au XXIe siècle, la décrue ...

Histoire de Valigny - 4ème période : Le bourg vers 1930

Depuis le début du XXe siècle, le développement accéléré de l’industrie et la concentration de ses moyens ont peu à peu rassemblé l’activité économique autour des grandes agglomérations aux dépens des campagnes qui se sont progressivement dépeuplées. Même si l’eau courante est arrivée à Valigny à la fin des années cinquante, la population de notre village stabilisée autour de 800 habitants dans la première moitié du XXe siècle, a décru régulièrement depuis comme celle de tous les bourgs et villages alentour et n’est plus aujourd’hui que de 400 habitants !

Ces changements se sont accompagnés de la disparition progressive des ateliers et des commerces, libérant des espaces et modifiant profondément l’aspect du bourg. Aujourd’hui, Valigny ne compte plus que 2 commerces : un hôtel-bar-restaurant et un salon de coiffure. Son bourg a été réaménagé en plusieurs étapes, remplaçant des friches commerciales par une place dédiée à notre héroïne locale de la résistance, Jeanne Marie Guyot (23), redessinant la place centrale et l’accès aux bâtiments communaux, et modernisant avec bonheur le mobilier urbain. L’école devenue en 1991 un regroupement avec Couleuvre conserve une classe à Valigny, grâce à l’action énergique de la commune et le soutien des élus.

Race Charolaise

Par contre, l’activité agricole essentiellement concentrée sur l’élevage bovin pour la production de viande (vache allaitante) demeure très importante dans notre village. Si le nombre d’exploitation est en chute spectaculaire (23 exploitations il y a 30 ans, 11 il y a huit ans et une demi-douzaine aujourd’hui) la concentration et la modernisation des moyens de production sont tout aussi spectaculaires depuis 50 ans. Ils conduisent à des exploitations d’une superficie moyenne de 200 hectares pour des troupeaux d’environ 120 mères charolaises (24). La productivité n’a jamais été si élevée !

Une activité nouvelle est cependant née avec le XXe siècle, c’étaient au tout début « la colonie familiale », c’est aujourd’hui l’accueil familial thérapeutique qui fournit des lieux d’accueil dans toute la région à des patients provenant de l’hôpital psychiatrique d’Ainay-le-Château. Cette activité centenaire a beaucoup évolué au cours du temps. Aujourd’hui, elle concerne à Valigny (ou existe une antenne du CHS) une quinzaine de familles et en même temps qu’elle leur garantit un revenu décent, elle assure aux patients accueillis des soins et un confort de haut niveau. Il y a aussi un accueil familial social en liaison avec Montluçon qui concerne quelques familles de Valigny.

Ces changements économiques, la banalisation du déplacement en voiture, la révolution numérique, tous ces éléments, entraînent une réduction de l’échelle de l’espace et du temps qui donnent l’impression que tout va plus vite et que notre petit village qui était le centre de notre monde n’est plus qu’un détail dans un monde globalisé. Une conséquence en est l’évolution en cours de l’organisation administrative où les communes, regroupées en Communautés de Communes, depuis près de 20 ans ont délégué à ces derniers une partie de leur compétence. Toutes ces évolutions ne sont pas terminées et la réorganisation des collectivités territoriales en pleine discussion depuis plusieurs années…laissera certainement la commune sous une forme bien différente de ce qu’elle est encore aujourd’hui ! Nos descendants nous raconterons !

Bibliographie

1) « Notre Bourbonnais », no 63, juillet, août septembre 1938, p 487
2) « Paroisses Bourbonnaises », tome IV, p 132, aux archives départementales de l’Allier.
3) Mémoire des communes Bourbonnaises, M.Piboule et E.Bertrand, 1995, p 159 à 167
4) « Au son des trompes », Bulletin Paroissial d’Ainay-le-Château, Isle-et-Bardais et Valigny, juillet 1976.
5) Ibid, Aout-Septembre 1976
6) « Chartes de Franchises et fortifications au Duché de Bourbon », René Germain, imp. La Source d’Or, (en mairie).
7) Générale Description du Bourbonnais, par Nicolas de Nicolay (1517–1583) chap. CXXII, p 68
8) Bulletin municipal 2006-2007, p 15&16
9) Eglises de France – Allier, p 278, aux archives départementales de l’Allier.
10) Note de Mr le Préfet de l’Allier à Mr. Le Maire de Valigny du 11/06/1967 (en mairie).
11) Recollement des objets classés du 13/12/1979 (en mairie).
12) « Vie de St Athanase et notice sur les cloches de Valigny-le-Monial », Abbé P. Desnoix, 1892 au Foyer Rural ou chez Ph. Duteurtre
13) « Au son des trompes », Bulletin Paroissial d’Ainay-le-Château, Isle-et-Bardais et Valigny, octobre 1976 et Procès-verbal de la Généralité de Moulins, p 181.
14) Bulletin municipal 2011, p 20
15) Bulletin municipal 2013, p 29
16) Bulletin municipal 2012, p 28
17) Bulletin municipal 2007-2008, p 17
18) Bulletin municipal 2006-2007, p 2
19) Bulletin municipal 2009, p 19
20) Dictionnaire du parler de la région de Cérilly, Gérard Lagarde
21) Délibération du conseil municipal de Valigny – 1816 – Archives communales.
22) Documents de l’exposition « Commerçants et Artisans, à Valigny-le-Monial, d’hier et d’aujourd’hui » des 8&9 juin 2002 par le Foyer Rural de Valigny
23) « 6 septembre 1944, 3 heures et demi du matin », Foyer Rural de Valigny, été 2005
24) Bulletin municipal 2006-2007, p 9.